Selon le sénateur et historien romain Tacite (ca. 54-120), dans les fêtes romaines des Saturnales (fin décembre-début janvier) qui célèbrent cette ancienne divinité agraire équivalente à Cronos chez les Grecs. Lors de ces réjouissances, afin de déjouer des jours néfastes, les Romains utilisaient une fève dans un gâteau pour tirer au sort le « Prince des Saturnales » parmi les esclaves de la maison, lequel pouvait exaucer tous ses désirs pendant une journée avant de retrouver sa condition servile. L’enfant le plus jeune se plaçait sous la table et distribuait les parts de façon aléatoire.
Le partage de la galette fut associé par les chrétiens à la célébration des Rois images lors de l’Epiphanie, date encore aujourd’hui fixée au 6 janvier. La coutume s’est perpétuée avec diverses variantes au cours du temps, y compris à la cour de Louis XIV où l’on servait de l’hypocras pour l’accompagner, une ancienne boisson à base de vin, de miel et d’épices dites royales.
Réalisée à base de pâte feuilletée finement dorée et de frangipane (amandes), la galette d’aujourd’hui est toujours riche et sucrée. Les matières grasses qu’elle contient appellent à l’accompagner d’un breuvage vif mais pas trop sec, car sinon le sucre pourrait rendre le vin mordant.
Si vous ne voulez prendre aucun risque, ouvrez une bouteille de bulles, le choix ne manque pas et ne s’arrête pas au champagne : fines bulles de Loire, clairette de Die, crémants de toutes les régions (y compris de Belgique ou du Luxembourg), prenez un Brut (moins de 10 gr de sucre), un demi-sec est un contre-sens, mais pas un « zéro dosage » pour les raisons évoquées plus haut.
Un des accords classiques est évidemment aussi le cidre, boisson passe-partout dans ce cas, dont les bouteilles de qualité ne manquent pas, notamment dans les dernières nouveautés de Stassen disponibles un peu partout en grandes surfaces.
Les inconditionnels du sucre préfèreront sans doute un Jurançon, un Gaillac doux, un vieux Monbazillac ou un Sauternes, mais n’hésitez pas à vous tourner vers des vins moins classiques, tels que Coteaux du Layon, Montlouis, un Pinot gris ou un Gewurztraminer Vendanges tardives (Alsace, Allemagne) un peu moins chargés en sucres.
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